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Le graphiste & le journaliste : la dream team ?

Deux profils travaillent pour concevoir ces pages : un graphiste et un journaliste. Si le travail du graphiste est visible sur la page (agencer les blocs, maquetter les textes, sélectionner ce qu’il faut représenter, dessiner les silhouettes de pompiers, des canadairs…), celui du journaliste saute parfois moins facilement aux yeux.

On demande souvent au journaliste : « Bah oui mais si tu ne dessines pas, tu fais quoi alors ? » Corollaire : « Ah, tu écris les textes, d’accord, mais ça prend pas plus d’une demi-journée, non ? »

Cerner la problématique

La première étape concerne le choix de l’angle. Le client nous donne un thème  et nous devons proposer en retour plusieurs angles potentiels. Cette étape est cruciale dans la réalisation de l’infographie : si notre sujet n’est pas assez anglé, nous avons trop de données à représenter, trop de textes et plus assez de place pour le graphisme.

« À ce stade, si je suis à l’aise dans le repérage des sources, je m’interroge sur la quantité de données à retenir, ainsi que sur la méthodologie à adopter : vaut-il mieux déduire mon histoire à partir des données disponibles, ou bien en chercher sur la base d’une hypothèse d’analyse ? Le temps étant limité, après une consultation rapide des actualités, je sélectionne les bases de données à jour et je formule deux angles :
1/ faire un état des lieux ?
2/ se concentrer sur les ressources : quels sont les coûts/moyens déployés ? 

Il faut réussir à bien se focaliser sur le sujet (éviter le risque de hors sujet) et vérifier rapidement les données disponibles ainsi que leur fraîcheur. Par rapport à la rédaction d’un article traditionnel, le triage des données est dès le début plus sélectif. Toute donnée retenue doit se transformer en une info évidente. 

Rechercher et traiter les données

Les principales difficultés rencontrées dans cette phase concernent : l’actualité des données et leur cohérence globale. Par rapport à un article traditionnel, ce sont de nouveau les données qui font la différence. Pour avancer on doit se fier aux chiffres : il nous faut la donnée exacte. Il est ainsi important de ne pas s’obstiner dans une direction si les données disponibles ne collent pas.

Une fois les données récoltées et vérifiées, le journaliste doit rédiger un brief. Un brief comprend tous les éléments rédactionnels de la future infographie : titres, chapô, légendes techniques, textes explicatifs, sources mais aussi tous les éléments nécessaires au graphiste pour réaliser l’infographie : les chiffres, les cartes, les images, etc.

L’analyse et l’interprétation des données

Sur la dernière ligne droite, il faut tout résumer : filtrer les données – sans omettre d’info importante -, les hiérarchiser, les « traduire » en valeurs parlantes.  Dans un article classique la construction de l’histoire suit un parcours plus linéaire et progressif. La conception d’une infographie requiert de mélanger deux méthodologies de travail : celle du journaliste pour l’encadrement du sujet et sa projection, et celle du scientifique, axée sur la recherche et la vérification constante des données. 

Le style rédactionnel, du fait du format infographique qui limite volontairement la place du texte, suppose précision et concision. La rigueur et l’organisation sont également indispensables, pour éviter la perte de contenu et la reproduction d’erreurs entre les différentes versions du brief.
Une fois toutes ces étapes réalisées, la réunion de rough avec le graphiste et la création graphique à proprement parler peut commencer. Mais ça, c’est encore une autre étape.

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